Cambodge Siem Reap, du 27 novembre au 5 décembre 2025

Nous voilà pour une bonne semaine au Cambodge. Ayant peu de temps ici, notre option est de rester dans la région de Siem Reap et des temples d’Angkor Vat.
A notre arrivée à l’aéroport, l’ambiance nous plaît de suite mise à part une histoire de E-visa qui ne serait pas valable et qui nous a obligé à acheter un nouveau visa à 30 dollars pièce, au passage de douane de l’aéroport…
Quelques personnes proposent des taxis mais tout cela de manière vraiment cool et avec bonne humeur.
Notre chauffeur arrive finalement avec presqu’une heure de retard mais tout sourire et tout désolé. Lorsque nous lui disons que nous sommes Suisses, il nous répond « oui, le pays avec l’eau gratuite » Cela nous change des remarques du style « pays riche, pays des banques et du chocolat … »
Certains cambodgiens semblent ne pas porter les vietnamiens dans leur cœur…
Mais il semblerait que le ressentiment soit surtout historique, identitaire et/ou politique mais pas personnel.
L’environnement du Khmer Resort nous promet quelques bons moments…

Demain nous louons un tuk-tuk 🛺 pour une nouvelle aventure…
Mais tout d’abord, un peu de formation 😁





Et on commence…
par le plein
bien sûr

Puis… une petite leçon de conduite 😎

Bubu réfléchit… (notez l’arcade sourcilière: pas en mode bibine… 😁)

Et…. c’est partiiii 😁 (avé-leu-gé.pé.êsss 😂)

Nous avons visité une organisation appelée APOPO (Développement de produits de déminage des mines antipersonnel” en néerlandais) (APOPO.org)

C’est une ONG fondée en 1997, à l’origine en Belgique, qui forme des « rats-renifleurs » (et parfois des chiens) pour détecter des mines, des munitions non explosées (UXO) ou — dans d’autres contextes — des maladies (comme la tuberculose).

Le Cambodge reste l’un des pays les plus touchés au monde par les mines antipersonnel et les munitions non explosées (UXO).

Grâce à des rats démineurs, des équipes spécialisées et des méthodes combinées (rats + chiens + experts manuels), des zones considérées auparavant comme inexploitables redeviennent utilisables — pour l’agriculture, l’habitat, l’école, etc. Cela améliore la sécurité, le développement et l’espoir des populations locales.

Leur spécialité, grâce à leur odorat très fin, est de détecter la moindre trace d’explosif (TNT, etc.), ce qui permet de repérer des mines ou munitions enfouies sans recourir uniquement à la méthode classique (détecteurs métalliques + fouille manuelle).

Les rats sont trop légers pour faire exploser les mines, et leur flair permet de repérer des engins enfouis que les détecteurs métalliques classiques pourraient manquer.

Le travail demande des ressources continues (financement, formation, logistique, sensibilisation). Le soutien international, comme celui d’APOPO (Belgique, donateurs) reste crucial.

En avril 2025, l’annonce de l’arrivée de nouveaux rats montre l’engagement renouvelé d’APOPO pour la mission cambodgienne.
Toujours en 2025, Ronin (photo ci-dessous) bat un record personnel de détection et cela attire l’attention internationale sur l’efficacité des “rats-héros” et relance l’espoir.

Lien vidéo
https://youtu.be/FByKEU6n_Vc

La vidéo cidessous fait presque 4 minutes,
il faudra peut-être un peu de temps pour qu’elle charge,
mais elle en vaut la peine…

Le nombre de victimes de mines au Cambodge semble diminuer :
sur les 4 premiers mois de 2025, 17 cas (blessures ou morts) « seulement » ont été enregistrés — une baisse de ~26 % par rapport à l’an passé.

Même si la zone libérée augmente, le Cambodge reste fortement contaminé — beaucoup de zones reculées ne sont pas encore nettoyées




Ne sont-il pas mignons,
tous les deux? 😁

Après ce moment très instructif, passons à la visite de quelques temples,

Voici donc Ta Keo, le temple-montagne inachevé

Construit autour de 1000–1020, sous Jayavarman V.
C’était l’un des premiers temples entièrement en grès.
Pas de décorations, pas de bas-reliefs :
uniquement de grandes pierres dressées, presque austères

La légende locale raconte que la construction aurait été interrompue
après qu’un éclair ait frappé le temple — un mauvais présage.

En réalité, la mort du roi et un changement politique ont laissé le temple inachevé.


Ta Prohm, le temple avalé par la jungle

Construit entre 1186 et 1210, sous le règne de Jayavarman VII,
il était, à l’origine, un monastère bouddhiste royal dédié à la mère du roi.
Il comptait environ 12 500 personnes résidentes,
dont des prêtres, des moines, des danseuses, des artisans.

Plus de 80 000 personnes vivaient dans les villages aux alentours,
pour subvenir à ses besoins. Il a été laissé volontairement
dans un état naturel, ce qui lui donne une atmosphère assez unique.

La nature et la pierre ne font plus qu’un.

Les fromagers géants et les ficus étrangleurs
ont littéralement dévoré les murs, les toits et les couloirs du temple.


Bayon, le temple aux 200 visages

Construit à la fin du XIIᵉ siècle par Jayavarman VII.
D’origine bouddhiste, il a subi plusieurs transformations
lorsque les rois suivants sont revenus à l’hindouisme.
La construction s’est étalée sur environ 20 à 30 ans, en plusieurs phases.
C’est un véritable labyrinthe…

Le niveau inférieur raconte la vie quotidienne au XIIᵉ siècle :
poissons, marchés, combats de coqs, scènes familiales, jeux, bambous, navires, processions.
Une véritable bande dessinée historique gravée dans la pierre.

49 tours à l’origine, (aujourd’hui une trentaine)
dont chacune porte 4 visages géants, regardant les quatre directions.


Phnom Bakheng – Le premier temple-montagne d’Angkor

C’est le plus ancien grand temple d’Angkor.
Il a été construit à la fin du IXᵉ siècle (vers 889–910), par Yasovarman Ier
Il était dédié à Shiva, comme la plupart des temples de cette période.
C’est le premier temple-montagne complet, posé sur 7 niveaux symbolisant le Mont Meru Autrefois il était composé de 104 tours.

De grands travaux de rénovation sont nécessaires et urgents …
L’eau s’infiltrant entre les blocs de pierre précipite le démantèlement de l’édifice
Comparaison avant et après rénovation …

Une grande équipe de pros est au travail depuis 2015 …

Et voici le schéma des infiltrations d’eau



Impressionnante structure:

  • 33 tours au niveau supérieur
  • 44 sur les niveaux intermédiaires
  • 27 sur les marches inférieures


Et maintenant, Mesdames et Messieurs: Angkor Wat, le symbole du Cambodge

C’est un immense temple-montagne, dédié initialement
au dieu hindou Vishnou, il est devenu bouddhiste.
Il fût construit entre 1113 et 1150 environ, sous Suryavarman II.
C’est un temple-montagne à 5 tours qui représentent les cinq sommets
du mont Meru (demeure des dieux dans la cosmologie hindoue)
D’une symétrie parfaite, il est le plus harmonieux d’Angkor :
proportions, alignements, perspectives — tout est calculé au millimètre.

On y vivait pas comme dans un village mais il y avait 10 à 20’000 personnes
gravitaient dans ce centre monastique. (des moines et novices, des prêtres,
des danseuses sacrées, des artisans, des scribes, et du personnel administratif)

C’est aussi l’un des rares temples d’Angkor toujours en activité religieuse,
avec des moines qui y vivent encore aujourd’hui.

2 millions de visiteurs viennent chaque année … ce qui fait que
les travaux de maintenance et de rénovation sont permanents

Quand on y regarde de près, tant les gravures que les sculptures sont bluffantes…
Chaque morceau de pierre est sculpté…

Les bas-reliefs sont les plus longs du monde. (Plus de 800 mètres de bas-reliefs)




Certains locaux louent
des habits traditionnels
pour une séance photos…


La visite des temples continue avec: Banteay Kdei east gate ou Gopura east

De style Bayon (visages sur les 4 faces) c’est la porte d’entrée du monastère bouddhiste. Cette porte donne directement sur Srah Srang
qui était un bassin rituel pour des cérémonies royales et bouddhiques.
Il symbolisait aussi les eaux sacrées entourant le mont Meru,
cœur de la cosmologie khmère. Son atmosphère est particulièrement calme, apaisante


Pré rup ou « Tourner le corps »

« Tourner le corps » est un ancien rituel.
En effet, les Cambodgiens pensaient que le temple servait à des crémations royales :
on tournait les cendres dans les quatre directions du monde.


Mebon

Le temple se trouvait autrefois au centre d’un immense “lac” artificiel, le East Baray. Lorsqu’il était plein, les sculptures des éléphants de la plateforme
semblaient garder un temple flottant. C’était un temple accessible en bateau :
les pèlerins arrivaient en barque directement sur les escaliers de la plateforme.
De nos jours, le lac est à sec… Mais bon …


Ta Som ou “Le temple à l’arbre-portail”

Le gigantesque ficus qui engloutit la porte Est n’était pas présent à l’époque d’Angkor.
Il a poussé bien plus tard, mais l’Autorité Apsara (l’organisme cambodgien chargé de protéger, restaurer, gérer et développer durablement le parc archéologique d’Angkor
et ses environs) a choisi de le laisser, car il est devenu l’âme du temple
un parfait symbole de l’équilibre entre pierre et jungle.





Et bien le ficus ?
Il est mort depuis 2021…
mais l’ambiance forêt
était bien plaisante et un peu « rafraîchissante »


Preah Khan ou la “Cité Sacrée” de Jayavarman VII

Ce temple était dédié à Lokesvara (Avalokiteshvara), forme bouddhique de la compassion.

Lors de fouilles, on a découvert que Preah Khan comportait plus de 430 statues,
dont beaucoup ont disparu ou été volées.
C’est aussi l’un des rares temples à avoir une inscription expliquant exactement combien de personnes y travaillaient : cuisiniers, danseuses, scribes, artisans, moines, gardiens…
une véritable ville religieuse, avec près de 100 000 habitants dans son enceinte.
Les pierres ont été cherchées à 60km …

Je ne sais pas si c’est l’effet « Avalokiteshvara » mais ici aussi s’on s’y sent bien…


Terrasse du Roi Lépreux
Le mystère de la statue au sourire figé et la terrasse des éléphants

Selon la légende khmère, un roi aurait contracté la lèpre après un combat spirituel. L’ancienne statue étant couverte de taches de lichen, elle semblait malade.
Mais l’hypothèse la plus acceptée est que la statue serait Yama, le juge des morts.

La terrasse aurait été liée à des rites funéraires.
Le labyrinthe qui entoure cette « terrasse » est très impressionnant …

La terrasse des éléphants

D’une longueur impressionnante : 300 mètres, le roi, installé en haut de la terrasse, dominait toute la place et observait son armée.
Les éléphants apparaissaient par groupes, souvent accompagnés de cornacs
Ils sont le symboles de la puissance royale, du prestige militaire et de l’autorité sacrée.

Celui-ci ne nous a pas autrement touché… peut-être parce qu’il manquait les éléphants…


Des p’tits trous, des grands trous 🎶

On a régulièrement observé des trous de différentes tailles et/ou formes
dans et hors des temples. La légende dira que c’était pour y mettre
des pierres précieuses tels que le diamant,
qui scintillaient en fonction des rayons du soleil…

Une explication plus scientifique dira que les :

  • Petits trous réguliers sont pour la fixation du stuc sur la brique.
  • Trous carrés/rectangulaires sont pour l’assemblage et la stabilité des blocs.
  • Trous sur les façades en hauteur sont pour les échafaudages.
  • Trous profonds dans des pierres cassées sont des renforts métalliques disparus.
  • Trous très nets et récents sont des interventions modernes.


Danse APSARA

Cette danse tire son nom des apsaras, les nymphes célestes
représentées dans les temples d’Angkor.
Dans la mythologie hindoue et khmère, ce sont
des esprits féminins de la beauté, de la danse et de la musique.
C’est une danse qui représente l’harmonie entre les humains et le divin.


Banteay Srei ou la citadelle des femmes

On dit souvent que la main humaine ne peut pas sculpter plus finement à cette échelle.
Ce n’est pas parce qu’il a été construit par des femmes, mais parce que les détails sont
si délicats que les archéologues du XIXe siècle ont imaginé que seules des mains féminines pouvaient produire une telle finesse dans une pierre de grès rose.
Il est malheureusement, à notre avis, victime de son succès et/ou d’une organisation qui n’est pas des meilleures… Trop de monde, à la queue-leu-leu …
Ie plaisir est gâché, mais les sculptures sont incroyables…
Ce temple a été rénové entre 1931 et 1936 selon une méthode d’anastylose,
ce qui vise une reconstitution fidèle à l’original.

Elle consiste à :

  1. Démonter les éléments effondrés,
  2. Identifier et cataloguer chaque pierre,
  3. Reconstituer l’édifice “à l’identique” en réutilisant
    les pierres d’origine chaque fois que possible,
  4. Compléter seulement le strict minimum avec des matériaux neufs, clairement visibles comme modernes.

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A suivre